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bill clinton - Page 3

  • Bill de Blasio doit préserver l’héritage centriste de Bloomberg à New York

    Comme prévu, le démocrate Bill de Blasio a prêté serment ce 1er janvier 2014 pour devenir le 109° maire de New York.

    Elu lors du scrutin de novembre dans un fauteuil, il occupe désormais celui laissé vacant par Michael Bloomberg, le premier magistrat de la cité pendant douze ans et centriste.

    Imaginez que sa victoire a été la plus large remportée par un candidat qui n’était pas le maire sortant (73% contre 24% à son adversaire républicain Joe Lhota). Il a même remporté certains districts avec 100% des voix!

    Donc New York s’est réveillée, non pas démocrate ce qu’elle a toujours été et encore plus depuis que le Parti républicain n’incarne plus que la droite de l’échiquier politique, mais avec un maire démocrate ce qui, paradoxe des paradoxes pour une des villes les plus démocrates des Etats-Unis, ne s’était plus produit depuis 1989!

    D’autant que que Bill de Blasio s’est décrit comme un «liberal» (gauche du Parti démocrate) pendant toute la campagne et a rappelé son engagement fort pour réduire les inégalités à New York lors de son discours d’investiture.

    D’ailleurs les médias le présentent comme un démocrate de gauche même s’il est un ancien de l’administration de Bill Clinton et qu’il fut le directeur de campagne d’Hillary Clinton lorsque celle-ci fut élue sénatrice de New York au Congrès en 2000.

    Il est un peut trop tôt pour savoir s’il sera un maire «socialiste» ou s’il mettra de l’eau dans son vin, devant le patchwork qu’est cette ville, le véritable melting-pot américain, mais on peut déjà affirmer qu’il devra préserver une grande partie de l’héritage centriste de Michael Bloomberg.

    Un héritage controversé par certains démocrates qui n’ont pas manqué de le critiquer le 1er janvier dans leurs interventions mais qui a été globalement positif selon les analystes les plus sérieux ainsi que l’affirme un éditorial du New York Times.

    Celui-ci explique «qu’en tout état de cause, quoi qu’il en soit, New York est en meilleur forme que lorsqu’il est devenu maire. Alors que le citoyen Bloomberg retourne à sa vie privée et s’occupera de diverses causes comme celles du contrôle des armes à feu, de la réforme de l’immigration, du changement climatique et des villes plus saines, nous ne pouvons que lui souhaiter bonne chance».

    Et de rappeler qu’il avait promis de reconstruire et revitaliser New York et de faire en sorte qu’elle demeure la «capitale du monde libre».

    Au moment où il quitte son poste, pour le quotidien, «dans de nombreux domaines, il a tenu sa promesse. New York est de nouveau une cité prospère et attrayante où, M. Bloomberg s’en vante, plus de gens s’y établissent qu’ils ne la quittent. Plus de 54 millions de touristes, le record, ont en foulé les rues en 2013. Le taux de criminalité est bas, le système de transports est plus efficace, l’environnement meilleur. Il laisse un budget en excédent de 2,4 milliards de dollars».

    Sans oublier, qu’au cours de son mandat, Michael Bloomberg, homme le plus riche de New York (et maire sans salaire puisqu’il n’a accepté qu’un dollar par an de d’indemnisation pour accomplir sa tâche), a permis à l’activité économique et financière de repartir après les attentats du 11 septembre 2001 et a fait de sa ville un laboratoire en matière d’environnement (avec la création de pistes cyclables et de vélos en location, entre autres) et de santé (interdiction de fumer dans les lieux publics autre que la rue et bannissement de certaine graisses dans les aliments, entre autres).

    Au passif de son action, il y a, bien sûr, le creusement des inégalités à New York (mais qui est un phénomène national dont Barack Obama a promis de s’occuper dans les trois dernières années de sa présidence), son attention toute particulière à Manhattan et Brooklyn au détriment des trois autres «boroughs», le Queens, Staten Island et le Bronx ainsi que son bilan mitigé (certains parlent de succès, d’autres d’échec) dans sa réforme du système scolaire de la ville.

    Ce sont d’ailleurs les trois priorités de Bill de Blasio (les inégalités, l’aménagement des boroughs plus pauvres et le système éducatif) qui s’est voulu, durant la campagne, un contre-Bloomberg, en particulier sur la pratique du «stop and frisk» de la police newyorkaise, la fameuse NYPD, qui permet d’arrêter toute personne que l’on suspecte de détenir une arme à feu et qui a été largement utilisée pour contrôler les minorités ethniques (même si certains représentants de ces minorités se sont déclarées en faveur de cette pratique, remarquant que la délinquance était plus élevée dans ces groupes ethniques et devaient être donc plus surveillés).

    Pour autant, Bill de Blasio ne pourra ignorer les résultats de Michael Bloomberg et devra même les consolider s’il veut être un maire efficace et apprécier des newyorkais, capable d’être réélu pour un second mandat.

    Dans cette optique, sa décision de nommer comme chef de la police («police commissioner») William J Bratton, le père de la politique «zéro tolérance» en 1994, une véritable révolution qui a permis à la délinquance de baisser dans des proportions gigantesques sous l’ère de son successeur, Raymond W Kelly, faisant de New York une des villes les plus sûres du pays, va dans le bon sens et est une excellente nouvelle.

    Laboratoire mondial des nouvelles pratiques, New York est une ville totalement métissée ce qui en fait la première ville globale du XXI° siècle. Tout ce qui s’y passe intéresse le reste de la planète.

    Et Michael Bloomberg a montré que l’on pouvait très bien la gouverner avec une vision de juste équilibre. Souhaitons que Bill de Blasio s’en inspire largement.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Etats-Unis 2016: En attendant Hillary

    Les médias américains qui veulent de plus en plus avoir une élection d’avance, fourmillent de reportages, d’articles et de commentaires sur la prochaine présidentielle de 2016 et, surtout, sur la probable candidature à la primaire démocrate d’Hillary Clinton.

    Ancienne première dame (surtout ancienne principale conseillère de Bill, son mari président), ancienne sénatrice de New York, ancienne candidate malheureuse à la primaire de 2008 face à Obama (et, alors, ancienne favorite qui, il ne faut pas l’oublier, avait réuni plus de voix qu’Obama mais avait été battue à cause du mode de désignation du candidat démocrate), ancienne secrétaire d’Etat du même Obama de 2009 à 2013, son parcours politique est bien rempli et beaucoup de politiques s’en contenterait.

    Mais Hillary Clinton poursuit un double but: son ambition qui a toujours été grande (on dit que c’est elle qui était la plus capable de devenir président dans son couple avec Bill) et l’ambition de voir, enfin, une femme comme président(e) des Etats-Unis.

    Pour autant, rien n’est gagné pour elle si elle se décide à se présenter.

    Si elle possède déjà un grand avantage sur tout autre candidat démocrate en vue de la primaire et tout candidat républicain lors de la présidentielle, elle devra démontrer qu’elle n’est pas trop âgée pour le poste, qu’elle propose un programme consistent et non qu’elle est «juste» une femme.

    Sans oublier son positionnement centriste depuis toujours et encore plus marqué que celui d’Obama.

    Concernant son âge (elle aura 69 ans en 2016), il s’agit actuellement de l’angle d’attaque de nombreux républicains pour la disqualifier. Mais comme le note le site Politico, cela pourrait bien se retourner contre ces derniers.

    D’une part, parce que les séniors pourraient, dans les Etats-clés où ils sont nombreux (Floride, Ohio), voter pour elle et la faire gagner haut la main. D’autre part, parce que rien n’indique actuellement que cet argument pourrait avoir un effet négatif sur l’électorat en général (69 ans au XXI° siècle n’est pas «vieux»).

    Rappelons, en outre, que l’icône de la quasi-totalité des républicains d’aujourd’hui, est Ronald Reagan qui fut le candidat le plus vieux à être élu président des Etats-Unis et qui prit ses fonctions à 70 ans en 1981…

    Et puis, l’électorat américain est majoritairement féminin. Les Américaines verraient sûrement d’un mauvais œil que l’on essaye de jouer sur l’âge d’Hillary Clinton, ce qu’elles assimileraient à une façon détournée pour les misogynes et autres antiféministes de ne pas parler ouvertement de son sexe (comme certains racistes en 2008 parlaient de l’incompétence de Barack Obama).

    Bien évidemment, Hillary Clinton devra éviter d’être seulement une candidate. Même si cela lui rapportera un soutien puissant au-delà de l’électorat démocrate et même «independent», ce positionnement peut être, in fine, un désavantage si les Américains ne la voient uniquement que comme quelqu’un qui se définit par son sexe féminin.

    Mais ce reproche ne sera sans doute pas à l’ordre du jour quand on connaît son parcours politique et son implication forte dans la politique américaine par ses prises de position, par ses actes et par ses propositions.

    Une des forces d’Hillary Clinton est certainement son centrisme qu’elle a toujours affiché et revendiqué. Elle est ainsi capable de réunir sur son nom de nombreux «independents» (électeurs qui se disent ni démocrates, ni républicains) ainsi que nombre de républicains modérés (d’autant plus si le Parti républicain se choisit un candidat très à droite, ce qui est une probabilité non-négligeable).

    Pour autant, Clinton qui peut être définie comme plutôt progressiste en matière sociétale, plutôt conservatrice en matière économique et plutôt «faucon» en matière de politique étrangère, sera sans doute contestée par une partie de l’aile gauche du Parti démocrate qui l’avait déjà attaquée durement lors de la primaire de 2008 face à Obama, l’accusant d’être trop à droite (son vote en faveur de la guerre en Irak est un des thèmes récurrents utilisés par les «liberals» même si elle a expliqué que si elle avait connu la réalité exacte de la situation, l’absence d’armes de destruction massive par Saddam Hussein, elle ne se serait pas prononcée en faveur d’une attaque militaire).

    De l’autre côté, nul doute que les tenants du Tea Party (droite extrême), mettront en avant son soutien à de nombreuses causes comme le mariage homosexuel ou l’avortement.

    Quoiqu’il en soit, et même si son taux de popularité a baissé ces dernières semaines, Hillary Clinton demeure la favorite pour l’élection de 2016.

    Si elle parvenait à l’emporter, non seulement elle serait la première «Madam the President» mais elle serait une présidente centriste qui se situerait dans un prolongement de la présidence de Barack Obama sans en être, toutefois, son héritière.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Obama fidèle à une politique centriste

    Un conseiller de Barack Obama vient d’expliquer que ce qui était particulièrement difficile pour le président américain était d’être constamment attaqué tant à sa droite qu’à sa gauche.

    Bienvenue dans le monde du Centre, monsieur le conseiller!

    Celui-ci estime qu’Obama devrait donner des gages à un des deux côtés afin de ne pas demeurer dans une telle situation qu’il considère comme intenable politiquement.

    En somme, il lui demande de ne plus être centriste…

    Comme je l’ai déjà dit de nombreuses fois, être du Centre, c’est effectivement s’exposer constamment aux critiques de la gauche et de la droite, c’est-à-dire à un double-feu de critiques des clientélismes et des populismes des deux bords extrêmes.

    Un centriste qui réussit, c’est une défaite pour la gauche et la droite. C’est donc inacceptable pour les extrêmes.

    Barack Obama, qui ne s’est jamais départi de son positionnement centriste, ne le savait peut-être pas en 2007 lorsqu’il a accédé à la Maison blanche, mais j’en doute.

    Parions qu’avec les attaques parfois ordurières dont il a été victime et venant tant de droite que de gauche, il est désormais parfaitement au courant!

    C’est bien d’ailleurs ce qui est arrivé à nombre de ses prédécesseurs lorsqu’ils ont accédé, dans le monde, au poste suprême d’un Etat.

    Bill Clinton aux Etats-Unis mais, en France, Valéry Giscard d’Estaing pour ne prendre que deux exemples.

    Et quand un dirigeant de droite ou de gauche, s’aventure de temps en temps au centre de l’échiquier politique, comme c’est le cas de François Hollande aujourd’hui et de Jacques Chirac hier, ils sont bombardés de critiques venus des deux bords.

    C’est comme cela.

    Pour en revenir à Obama qui, lui, est un vrai centriste, ces critiques sont un bon baromètre de son positionnement politique.

    Dans la tourmente actuellement – mais on pourrait dire, comme d’habitude! – suite à des affaires où il n’a rien à voir et à d’autres où l’on met en cause son action, voire ses reniements, il demeure droit dans ses bottes de centriste.

    Avant cela, rappelons qu’il y a le monde tel qu’on voudrait le voir et le monde tel qu’il est. Un centriste peut rêver que notre monde ressemble au premier mais il se doit d’agir de manière responsable vis-à-vis du second afin de le rendre meilleur et plus sûr.

    Mais ce hiatus entre les deux mondes est bien une réalité politique qui contraint les responsables politiques de tous bords de faire le grand écart lorsqu’ils sont au pouvoir.

    Oui, le monde tel qu’il est a du mal, parfois, à faire rêver alors que l’on peut bâtir toutes les fantasmagories que l’on souhaite avec le monde tel qu’on voudrait le voir.

    Dans ce dernier, il n’y a pas de crises économiques qui mettent au chômage des millions de personnes, il n’y a pas d’enfants battus et d’autres vivants dans des bidonvilles, il n’y a pas de terroristes qui s’attaquent à des personnes qui ne leur ont rien fait et il n’y a ni misère, ni haine, seulement du respect et de l’amour.

    Rêvons car cela nous aide à poursuivre l’espoir d’un monde meilleur et les rêveurs ont eu, souvent, de meilleurs résultats que ceux qui renonçaient.

    Cependant, agir sur la réalité pour la rendre meilleure est l’action la plus efficace de toute. Mais elle est loin d’être la plus glamour, ni la plus populaire.

    Voilà comment on peut expliquer, partout dans le monde, les difficultés des politiques centristes, voire au centre.

    Barack Obama a évidemment des idéaux et ses discours où il stigmatise la guerre, la pauvreté et la violence faite aux enfants en sont des preuves.

    De même que son action en faveur d’une couverture santé des plus pauvres, sa volonté de régulariser nombre d’immigrants entrés illégalement aux Etats-Unis ou pour réguler la finance afin qu’elle ne soit pas toute puissance et dicte ses volontés à la nation tout entière, est dictée par une volonté de bâtir un monde meilleur.

    Pour autant, il n’a jamais été un naïf et il sait qu’il y a une réalité que l’on peut réformer, que l’on peut améliorer, que l’on peut parfois transformer mais qui est là et qui sera toujours là face aux chimères des idéologues de la droite et de la gauche.

    De même, il n’a jamais fui les responsabilités qui peuvent écorner une image comme celle d’assurer la sécurité des Etats-Unis face au terrorisme, qu’il vienne de l’extérieur ou de l’intérieur, démontrant qu’être centriste n’est pas être naïf.

    Il lui reste encore trois ans et demi pour faire de son passage à la Maison blanche une réussite centriste mais il a déjà accompli beaucoup.

    Pour autant, quoiqu’il arrive, il devra faire face à ces attaques venues de la droite et de la gauche jusqu’à la fin de son mandat.

    Ceux qui, à droite et à gauche, affirment qu’être du Centre est un positionnement politique sûr et de tout repos sont des mystificateurs. Ils confondent à dessein la volonté de mener une politique de juste équilibre et de réformes responsables avec cette politique démagogique qui est de contenter, en même temps, tous les clientélismes en faisant de l’immobilisme irresponsable qu’eux-mêmes mènent lorsqu’ils sont au pouvoir après avoir abandonné la plupart de leurs promesses électorales irréalistes.

    Ici, l’alliance objective Gauche-Droite contre le Centre est vraiment une réalité.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Obama, inspirateur de Hollande?

    On connait la fascination qu’exerce Barack Obama auprès de la classe politique française (mais également de beaucoup d’autres à travers le monde) et de l’admiration qu’il suscite notamment pour ses stratégies électorales et ses méthodes de gouvernement ainsi que pour son charisme.

    De Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal en passant par Jean-Louis Borloo ou Manuel Valls, le président des Etats-Unis à de nombreux fans chez les responsables politiques du pays.

    Sans oublier François Hollande.

    Celui-ci s’était déjà inspiré de la campagne «grassroots» (de proximité) d’Obama pour se faire élire (s’appuyant, entre autres, sur une étude réalisée par un think tank proche de lui, Terra Nova, après la victoire de l’Américain en 2007). Et, une nouvelle fois, on a pu apprécier des proximités lors de la dernière conférence de presse du chef de l’Etat français, la semaine dernière.

    Bien sûr, rien d’a priori anormal puisqu’Obama est membre du Parti démocrate, un parti de centre-gauche et François Hollande du Parti socialiste, un parti de gauche modéré.

    Cependant, comme nous le disons ici depuis la campagne de 2007, Barack Obama est un centriste qui se trouve à la droite du Parti démocrate et qui le revendique. C’est un peu plus compliqué pour François Hollande qui a du mal à assumer son socialisme libéral…

    Toujours est-il que les deux hommes sont des pragmatiques qui veulent travailler sur du concret et sous les auspices du principe de réalité.

    Tous deux sont traités de dangereux gauchistes par la droite extrême et d’hommes de droite par la gauche extrême.

    Pour autant, Hollande n’est pas un centriste.

    Qu’est-ce qui distingue les deux hommes? Une grande volonté de consensus et la recherche systématique du compromis chez Obama qui n’existent pas ou peu chez Hollande.

    La loi sur l’assurance santé et la loi sur le mariage pou tous -- deux réformes emblématiques des présidences des deux hommes -- en sont deux bons exemples.

    Mais alors que François Hollande n’a cherché aucun consensus, ni compromis avec la Droite et le Centre, Barack Obama a tenté, en vain, d’élaborer une loi en concertation avec les républicains, ce qui d’ailleurs lui a été vivement reproché par l’aile gauche du Parti démocrate.

    De même, Barack Obama réitère depuis toujours sa volonté de travailler avec tout le monde sans aucune condition de ralliement. François Hollande, lui, veut bien travailler avec tous ceux qui se rallieront à lui…

    Ces différences notables, toutefois, ne doivent pas masquer les similitudes. Et quoi qu’on pense de François Hollande et du Parti socialiste, tout modéré, tout centriste, même s’ils ne sont pas d’accord avec le programme et l’action actuelle du gouvernement, doivent s’en féliciter.

    D’autant que, dans le même temps, une bonne partie de l’UMP, dont son président Jean-François Copé, développe une fascination dangereuse pour l’action des ultras du Parti républicain qui ont instauré une guerre idéologique dure, voire haineuse, aux Etats-Unis pour combattre le centrisme d’Obama.

    Car pour le Centre, le débat politique entre des visions différentes, voire opposées, doit toujours se tenir dans la dignité, le respect de l’autre et le refus de la démagogie et du populisme.

    La stratégie de la tension, de la division et de la diabolisation des partis démocratiques est un bien mauvais signal envoyé aux électeurs, notamment quand le pays compte des formations extrémistes qui n’attendent qu’une détérioration du climat politique pour avancer leurs pions.

    Enfin, reste une différence entre les présidents français et américain dont François Hollande se serait bien passé.

    Au bout de cinq ans de présidence, la cote de popularité d’Obama est à 53% tandis que celle du président français, au bout d’un an de pouvoir, est de 24%! Mais, comme le dirait Bill Clinton, «c’est l’économie, stupide!» (croissance autour de 3% aux Etats-Unis, récession autour de -0,2% en France) avec, sans doute, un peu de charisme en plus outre-Atlantique…

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Faisons-nous assez pour protéger nos enfants?

    Après la tragédie de Newton aux Etats-Unis, revient en mémoire ce que disait si justement Albert Camus: «ce n’est pas la souffrance de l’enfant qui est révoltante en elle-même, mais le fait que cette souffrance ne soit pas justifiée».

    Celle-ci rappelle également que la place de l’enfant dans la société est une question fondamentale.

     

    Le Centre comme la Droite ou la Gauche prétendent s’en préoccuper en priorité.

     

    Le Centrisme, humanisme intégral, milite pour que cette place soit la première et fait sienne cette évidence du grande spécialiste de l’enfance, Jean-Pierre Rosenczveig, «c’est à la place fait aux enfants que l’on juge une société et sa culture».

     

    Et le constat n’est pas forcément très brillant…

     

    Dans cette optique l’interrogation de Barack Obama devant les parents éplorés des vingt enfants assassinés à l’école Sandy Hook de Newton (Connecticut) est essentielle: «nous devons nous demander si nous faisons assez pour protéger nos enfants».

     

    Tout aussi essentielle est sa réponse: «si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, la réponse est non».

     

    Mais elle n’est pas simplement négative aux Etats-Unis, elle l’est également dans le monde entier, un monde qui n’est souvent pas fait pour les enfants, un monde qui souvent n’est pas accueillant pour le nouveau-né, un monde qui préfère souvent détourner le regard devant la détresse et la douleur des enfants, un monde qui instrumentalise les enfants, qui en fait trop souvent des objets voire des marchandises.

     

    Pourtant, nous affirmons tous, tous les jours, dans une belle unanimité que les enfants sont les êtres que nous chérissons le plus et que nous sommes prêts à tout pour leur sécurité, même à sacrifier nos vies pour cela.

     

    Les vingt petits enfants de six à sept ans abattus par un jeune homme de vingt ans avec un fusil d’assaut sont là pour démontrer que nous avons encore beaucoup de chemin à faire.

     

    Non pas que nous puissions éviter à coup sûr ce genre de massacre épouvantable et qui jalonne l’histoire de l’humanité comme autant d’épisodes honteux de nos civilisations.

     

    Mais c’est dans la réponse globale, dans les décisions importantes que se trouve une grande partie de la solution.

     

    L’Unicef milite ainsi pour que «l’intérêt supérieur des enfants» soit le «critère primordial de gouvernance».

     

    Cela supposerait une vraie révolution dans la manière d’envisager cette gouvernance car chacun de ses aspects «peut affecter les droits de l’enfant».

     

    L’organisation internationale poursuit en expliquant «que les décisions concernent la fiscalité ou le commerce, la diplomatie ou l’endettement, il n’existe pas de politique, loi, budget, programme ou plan qui soit ‘neutre pour les enfants’. Le premier défi pour les Etats parties consiste donc à évaluer les conséquences sur les enfants de toute la gamme de leurs actions législatives et administratives. Le second consiste à s’assurer que les budgets, politiques et programmes appliquent les principes de la Convention des droits de l’enfant sous tous ses aspects. Au niveau national, les budgets et les programmes, en particulier, devraient classer par ordre de priorité les services qui sont essentiels pour faire respecter le droit des enfants à la survie, au développement, à la protection et à la participation. Ces efforts devraient permettre de mobiliser et coordonner les ressources des secteurs publics et privés tout en surveillant la situation des droits de l’enfant à l’intérieur des pays et des communautés.»

     

    Ainsi, par exemple, personne ne prétend qu’Adam Lanza, dans sa folie et sa volonté de tuer, n’aurait pu trouver les armes pour perpétrer son acte innommable.

     

    Cependant, si les Etats-Unis avaient des lois strictes contre la possession d’armes, au minimum pour ce qui est des fusils d’assaut, son dessein criminel aurait eu beaucoup plus de mal à se concrétiser.

     

    A la lumière de ce que l’on vient de dire, la réponse à la question «faisons-nous assez pour protéger nos enfants», est évidemment non, si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes…

     

    Si le martyr de ces vingt petits enfants pouvait servir à ce que les adultes agissent en personnes responsables et non en êtres totalement incapables de faire face aux grands défis de l’humanité, alors ils ne seraient pas morts en vain.

     

    Malheureusement, même si une prise de conscience à l’air de d’émerger aux Etats-Unis, il n’est nullement sûr qu’une législation restrictive voit le jour (Barack Obama vient de se prononcer contre les ventes d’armes d’assaut, une mesure déjà votée… en 1994 sous la présidence de Bill Clinton mais qui n’avait pas été pérennisée par le Congrès à majorité républicaine en 2004 au moment où cette interdiction venait à expiration).

     

    Peut-être même qu’une fois passées l’émotion, la douleur et la rage, les défenseurs des armes à feu et leurs arguments fallacieux reprennent du poil de la bête et s’opposent avec succès à toute règlementation.

     

    Souvent, lorsque les adultes sont des irresponsables, on dit qu’ils agissent comme des enfants.

     

    C’est, à la fois, insultant et, surtout, faux.

     

    Car les enfants ont cet amour et cette empathie vis-à-vis des autres qui feraient que, s’ils avaient le pouvoir, les armes, toutes les armes, seraient supprimées immédiatement.

     

    Alors, nous les adultes, quand allons-nous agir comme des enfants?!

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Hillary Clinton, 45° président(e) des Etats-Unis?

     

    La campagne de communication a déjà commencé, bien avant la victoire de Barack Obama, le 6 novembre dernier face à Mitt Romney, pour faire de Hillary Clinton la… quarante-cinquième et première présidente des Etats-Unis!

    Non pas de la part de cette dernière, mais de tous ses amis, et dieu sait s’ils sont nombreux aujourd’hui en Amérique et dans le monde.

    Pourtant, Hillary avait affirmé en 2008 qu’elle ne se représenterait plus jamais à une présidentielle.

    Sans renier cette position, l’actuelle secrétaire d’Etat (qui quittera son poste à sa demande en janvier prochain) dit qu’elle s’est remise de cette campagne éprouvante où, favorite des primaires démocrates et de l’élection générale, elle avait été battue par Barack Obama dans un combat où de nombreux coups bas avaient été échangés des deux côtés, le camp Obama, avec des attaques virulentes et peu honorables, n’y étant pas allé de main morte à l’époque contre celle qui est désormais la figure politique la plus populaire du pays.

    Lorsque l’on interroge ses proches (Clinton refuse d’en parler) ou des analystes bien informés – et les médias américains ne s’en privent pas – tous affirment ne pas savoir ce qu’elle va faire mais pensent qu’elle serait sans nul doute la grande favorite pour succéder à Obama et que la passion de la politique l’anime toujours autant.

    Quoi qu’il en soit, nombre de pundits (experts) lui prédisent un triomphe, à la fois, lors de la primaire démocrate puis de la présidentielle où, pour l’instant, aucun candidat ne fait le poids contre elle.

    Et les enquêtes d’opinion semblent leur donner raison de manière éclatante.

    57% des Américains (66% des femmes – dont 35% de celles qui sont enregistrées comme républicaines! - et 49% des hommes), ainsi, supportent déjà sa candidature en 2016 selon un sondage révélé il y a trois jours par la chaine ABC news et le Washington Post.

    Dans son propre parti, ils sont même 80% des démocrates à la supporter.

    Un autre sondage réalisé à New York, donne le pourcentage de 54% avec, surtout, 75% d’opinions favorables sur sa personnalité et son bilan.

    Enfin, un troisième sondage, la donne largement en tête de la première primaire (en fait un caucus) démocrate de l’Iowa, écrasant son poursuivant, le vice-président actuel, Joe Biden (58% contre 17%).

    Son positionnement centriste est un atout pour celle qui a dit «la politique américaine peut être parfois quelque peu déséquilibrée. Nous penchons vers la droite ou vers la gauche mais nous retournons toujours vers le centre car nous sommes des pragmatiques. Nous ne sommes pas des idéologues. La plupart des gens veulent des solutions sensées.»

    De même que sa réussite à la tête de la diplomatie américaine où elle a démontré ses capacités politiques et prouvé qu’elle avait la stature d’une grande dirigeante, le tout après son passage à la Maison blanche (où elle fit vraiment un tandem avec son mari, Bill Clinton, qui avait dit qu’en l’élisant, les Américains élisaient deux Clinton pour le prix d’un!) et au Sénat, en tant qu’élue de l’Etat de New York.

    Pour autant, les choses ne seront peut-être pas aussi simples que certains ne le disent (en fait, elles ne le sont jamais lors d’une élection présidentielle).

    Car, avant d’être aussi populaire, Hillary Clinton avait ses partisans (nombreux) mais également ses détracteurs (nombreux également).

    Rappelons qu’en 2008, si elle était la favorite du scrutin, elle était aussi celle dont une partie significative de l’électorat affirmait qu’elle ne voterait jamais pour elle, un handicap dont s’était servi avec à-propos Obama pour la discréditer.

    De plus, un slogan assez efficace alors disait qu’après deux présidents Bush, on ne pouvait avoir deux présidents Clinton (sous-tendu ces deux familles sont en train de phagocyter la démocratie).

    Ironie de l’histoire, il est tout à fait possible que l’élection de 2016 oppose Hillary Clinton au républicain… Jeb Bush, fils et frère des anciens présidents!

    Reste qu’avec son expérience, sa connaissance, ses capacités ainsi que les relations qu’elle a nouées tant dans son pays que dans le monde entier, elle apparait comme la personne idéale pour occuper le poste suprême.

    Cerise sur le gâteau, les Américains éliraient en même temps la première présidente des Etats-Unis, juste après avoir envoyé à la Maison blanche, le premier Afro-américain.

    Infatigable défenseure des droits des femmes dans le monde, entrer dans l’Histoire en cassant ce «plafond de verre» (une expression qu’elle a maintes fois utilisée en 2008) pour la première fois, voilà qui ne déplairait certainement pas à Hillary Clinton…

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le «Fair shake» d’Obama

     

    Dans l’histoire des Etats-Unis, quelques grands discours remarquables, prononcés par des présidents américains qui ont marqué leur époque, ont définis leur mandat et leur époque.

    Les plus connus sont le «New deal» (Nouveau contrat) de Franklin Roosevelt, la «New frontier» (Nouvelle frontière) de John Kennedy ou la «Great society» (Grande société) de Lyndon Johnson.

    Sans oublier la «New freedom» (Nouvelle liberté) de Woodrow Wilson.

    On peut aussi citer le discours d’Abraham Lincoln prononcé sur le champ de bataille particulièrement meurtrier de Gettysburgh, qui n’a pas reçu de nom mais qui rappelait l’importance du gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple dans le seul pays au monde à le pratiquer alors.

    Theodore Roosevelt avait parlé du «Square deal» (Contrat équitable) dans son intervention sur le «New nationalism» (Nouveau nationalisme) lorsqu’il n’était plus président mais un candidat malheureux à la succession de son successeur!

    Le «Rugged individualism» (Individualisme robuste)) de Herbert Hoover, lui, rejoignit vite les oubliettes de l’Histoire pour avoir été inventé juste avant la grande crise de 1929. De même que le «Compasionnate conservatism» (Conservatisme compassionné) de George W Bush qui ne résista pas aux attentats du 11 septembre 2001 puis à l’invasion de l’Irak.

    Quant à la «Third way» (troisième voie) de Bill Clinton, elle ne ressort pas d’un discours particulier mais de plusieurs et d’une pratique politique.

    Y a-t-il une formule pour définir la politique et la présidence de Barack Obama?

    Lors d’un entretien récent donné au magazine Rolling Stone, l’interviewer proposa à Obama la formule «Fair shake» que ce dernier avait déjà utilisé plusieurs fois et que l’on pourrait traduire par l’«opportunité équitable» pour tous de réussir.

    Celui-ci répondit que «cela me plait, (…) cela sonne bien à mes oreilles».

    Mais qu’est-ce que cette opportunité équitable. Elle se décline en «fair shot» (jeu équitable) et «fair share» (part équitable).

    Tout le monde à droit à un «fair shot», jeu équitable qui permet d’avoir la même chance de réussite, et tout le monde doit avoir la part équitable qui lui revient, en matière de droit mais aussi de devoir afin de donner la part équitable qu’il doit à la communauté.

    Barack Obama, lors du fameux discours qu’il prononça à Osawatomie dans le Kansas (là-même où Theodore Roosevelt, en 1910, avait parlé de son New nationalism), le définissait ainsi: «Je suis ici au Kansas pour réaffirmer ma profonde conviction que nous sommes plus grands ensemble que nous le sommes chacun de notre côté. Je crois que ce pays réussi lorsque chacun à la droit à un «fair shot» (jeu équitable), lorsque chacun donne sa «fair share» (part équitable), lorsque tout le monde joue avec les mêmes règles.  Ce ne sont pas des valeurs démocrates ou des valeurs républicaines. Ce ne sont pas les valeurs des 1% ou les valeurs des 99%. Ce sont les valeurs américaines. Et nous devons les réinstaurer».

    Pour Barack Obama, cela ne remet pas en cause l’économie de marché, bien au contraire, «l’économie de marché (free market) est la plus grand force pour le progrès économique dans l’histoire humaine».

    Mais «l’économie de marché ne fonctionne bien que lorsqu’il y a des règles sur le chemin qui assure que la compétition est juste et ouverte et honnête».

    Et, pour préciser sa pensée, de reprendre une des affirmations les plus célèbres de Théodore Roosevelt lors de son discours d’Osawatomie: «notre pays ne signifie rien si il ne signifie pas le triomphe de la vraie démocratie, d’un système économique sous lequel chaque homme verra son opportunité de montrer le meilleur qui est en lui garantie».

    Se mettre dans les pas de Théodore Roosevelt, qui était un président républicain et qui revendiquait son conservatisme mais aussi son progressisme, est une manière pour Barack Obama de démontrer que sa présidence est définie comme centriste, consensuelle et bipartisane, alliant le meilleur du libéralisme économique, du libéralisme politique, du libéralisme sociétal mais aussi de la solidarité que le Centre puise dans l’idée que les vraies opportunités n’existent que si tout le monde part à égalité sur la ligne de départ.

    Alexandre Vatimbella

  • Elections américaines: Barack Obama, seul vrai candidat du Centre

    Dans deux jours se déroulera l’élection présidentielle américaine. Les urnes vont ainsi départager six candidats, dont les principaux sont évidemment le président démocrate sortant Barack Obama, et son challenger républicain, Mitt Romney.

    Les deux hommes multiplient, en cette fin de campagne, les déplacements et les meetings pour ratisser large, le seul moyen de gagner alors que les sondages sont assez serrés même s’ils montrent une tendance favorable au président.

    Chacun a, dans un premier, temps, rassemblé son camp, ce qui a été assez facile pour Barack Obama et un peu plus compliqué pour Mitt Romney. Il leur faut maintenant amener dans les bureaux de vote les électeurs modérés et centristes qui ne se sont pas encore déterminés pour l’un ou l’autre.

    Tous deux se positionnent désormais au centre de l’échiquier politique. Mais qui est réellement du Centre?

    Barack Obama, depuis qu’il est entré en politique, s’est toujours affiché comme un centriste, cela fait partie de sa réflexion politique et philosophique.

    Il est ainsi un progressiste centriste dans la lignée de ses illustres prédécesseurs Abraham Lincoln, Theodore Roosevelt, Woodrow Wilson, Lyndon Johnson ou Bill Clinton, venant pour certains des rangs républicains et, pour d’autres de ceux des démocrates.

    Son premier mandat en a été une preuve malgré les critiques provenant de gauche et le présentant comme un conservateur proche des thèses de la Droite et celles émanant de droite et le qualifiant de socialiste marxiste.

    Dès le premier jour de son entrée en fonction, il a tenté de travailler avec tous les élus, républicains et démocrates, et a accepté, afin de trouver des consensus acceptables pour tous, de mettre en place des réformes modérées et équilibrées, tant au niveau de l’assurance-santé, de la régulation financière que du plan de relance de l’économie américaine.

    Cette obsession centriste a sans doute été pour beaucoup dans les attaques virulentes dont il a fait l’objet et de la peur qu’il a suscité dans les rangs républicains s’il réussissait dans son entreprise (d’où l’obstruction permanente de ceux-ci et la volonté d’en faire un «one-term president» avant même son entrée en fonction).

    De ce point de vue, il représente le «véritable centrisme» à l’inverse de Mitt Romney.

    Ce dernier a toujours été un opportuniste qui s’est situé au centre (centre-droit) mais qui n’était pas du Centre. Toute sa carrière politique en est une preuve.

    Ainsi, il met souvent en avant ses qualités bipartisanes en ayant réussi, en tant que gouverneur de Massachussetts, à diriger un Etat où le Congrès était à 87% dominé par les démocrates.

    Mais si l’on reprend son parcours, il n’a pratiquement rien fait à part sa réforme de l’assurance-santé (celle qu’il renie aujourd’hui) parce qu’il a repris les thèses défendues par les démocrates qui ont alors accepté de travailler avec lui sur ce sujet.

    Quant à sa campagne électorale, elle est un condensé éloquent de son changement de cap continuel afin d’obtenir la seule chose qui l’intéresse en réalité, avoir le pouvoir et non le pouvoir de faire.

    Pendant les primaires républicaines, il a été souvent plus à droite que ses adversaires d’extrême-droite qui n’ont d’ailleurs pas hésité à le présenter comme une girouette opportuniste.

    Et, depuis son investiture, il n’a pas cessé de tenter de se recentrer en disant le contraire de ce qu’il disait quelques semaines auparavant.

    Dès lors, plus personne – dont de nombreuses personnalités républicaines - ne sait comment il va gouverner s’il est élu président des Etats-Unis.

    Beaucoup de commentateurs estiment qu’il devra composer avec les thèses jusqu’au-boutistes qu’il a défendues notamment sur l’assurance-santé, sur le rôle du gouvernement, sur les aides sociales, sur les relations internationales et sur les questions de société (comme la contraception et l’avortement).

    On serait tenté d’acquiescer à ce point de vue mais tout cela n’est qu’hypothèses qui peuvent très bien se révéler erronées, notamment si une majorité de républicains est élue à la Chambre des représentants (ce qui sera sans doute le cas) et au Sénat (ce qui ne devrait pas être le cas).

    Nous avons donc, d’un côté, un président sortant qui a démontré sans équivoque son attachement à une vision centriste de la politique et de la société et, de l’autre, un candidat républicain qui se situera, au mieux, au centre par opportunité.

    Le choix est donc clair. Si les Américains veulent avoir un président centriste, ils doivent réélire Barack Obama.

    Alexandre Vatimbella

    Voir le site Le Centrisme

  • Ni la Droite, ni la Gauche n’aiment le Centre

    Les centristes voudraient bien se faire aimer de la Droite et de la Gauche. Ils ont bien torts.

    Si la Droite et la Gauche leur font parfois les yeux doux, ce n’est pas par amour mais uniquement pas intérêt. Ni la Droite, ni la Gauche n’aiment le Centre.

    Ce qui n’est pas vrai du Centre qui n’a pas d’animosité préconçue vis-à-vis de la Droite et de la Gauche, ceci découlant de sa vision humaniste et de sa volonté de consensualisme.

    Pour ne pas oublier le peu d’égards de la Droite et de la Gauche envers le Centre, que l’on se rappelle seulement des propos désobligeants du Général de Gaulle ou des railleries de François Mitterrand sur les centristes.

    Que l’on n’oublie pas, non plus, les attaques dures et insultantes de Jacques Chirac contre l’UDF, le parti de l’étranger.

    Mais l’on pourrait faire des listes sans fin sur le sujet en France et ailleurs

    Quand les centristes gouvernent dans le monde, partout ils sont accusés par la Droite d’être trop à gauche et par la Gauche d’être trop à droite! C’est le cas de Barack Obama actuellement et ce fut celui de Bill Clinton en son temps aux Etats-Unis.

    Sans parler de ce paradoxe frisant le ridicule et, plus grave, l’irrespect: pour la Droite et la Gauche, le Centre n’existe pas (ce n’est, selon elles, qu’une Droite ou une Gauche molle et insipide, voire les deux à la fois)… sauf quand on en a besoin pour les élections!

    Ceux-là mêmes qui attaquaient les centristes pour leur inconsistance, leur font alors la danse de la séduction.

    Mais cela ne dure que le temps d’une élection.

    La Droite et la Gauche ont alors besoin du Centre et, plus sûrement, des électeurs centristes qu’on tente de récupérer avant qu’ils ne mettent leurs bulletins dans l’urne pour ensuite les ignorer et marginaliser les partis qui les représentent.

    Savoir que la Droite et la Gauche ne l’aiment pas est essentiel pour le Centre.

    Non pas pour se plaindre ou se décourager, loin de là, mais, au contraire, pour revendiquer haut et fort toute sa place dans le spectre politique.

    D’une part, cela doit lui permettre d’affirmer son existence indépendante ainsi que ses valeurs et ses principes sans que ses représentants ne se sentent sans cesse dans l’obligation de plaire à leurs homologues de droite ou de gauche.

    D’autre part, cela doit permettre aux partis centristes de négocier de claires alliances électorales et de gouvernement, que ce soit avec des partis de droite ou de gauche, sans être dans une position d’obligés.

    Car, si les «bons» centristes pour la Gauche et la Droite sont ceux qui se rallient et acceptent les strapontins, le Centrisme est d’une autre dimension et nécessite du courage politique.

    Au moment où, après avoir détruit méthodiquement l’espace du Centre dans des querelles mesquines et des ambitions personnelles dérisoires, les leaders centristes s’engagent encore une fois dans un processus de réunion, il serait bon qu’ils fassent preuve d’une mémoire lucide pour ne pas retomber dans leurs erreurs passées en la matière.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme